Bachelard constate que l’attitudesubstantialiste est constante chez un certain type de personnes qu’il nomme« réalistes », parce qu’elles considèrent qu’elles ont le réel poureux et qu’en ce sens il est impossible de les contredire. Selon ce postulat, la vie ne se limite donc pas àl’être, elle a une existence supérieure et directrice. La formation de l’esprit scientifique est un ouvrage dans lequel Gaston Bachelard montre comment la science n’a pu naître qu’au XIXe siècle. En ce sens, il précise d’emblée que la penséescientifique s’est déployée en trois temps – l’état pré-scientifique (del’antiquité classique au XVIIIe siècle), l’état scientifique (duXVIIIe siècle au début du XXe siècle) et le nouvel espritscientifique à partir de 1905 – et que chaque passage d’un état à un autre afait aller la pensée vers davantage d’abstraction. Il note que les pré-scientifiquesgénéralement, dès lors qu’ils cherchent à décrire les différentes substances,donnent leurs qualités comme essentielles, alors que, comme le préciseBachelard, toute qualité est relation. Cette tendance postule que la vie est le principe organisateur detoutes choses, et qu’elle se propagerait « non seulement de générations engénérations, le long de l’axe du temps, mais aussi dans l’espace, comme unepuissance physique ». Si vous êtes fan de lecture depuis des années, découvrez sans plus tarder toutes nos offres et nos bonnes affaires exceptionnelles pour l'acquisition d'un produit La Formation De L'esprit Scientifique - Contribution À Une Psychanalyse De La Connaissance. Download books for free. Bachelard remarqueque leur rapport à la matière est un rapport avare. Si l’on veutconstituer une science, on ne peut pas travailler sur l’opinion, la rectifierpour la rendre plus riche, on ne peut que la détruire absolument. Au contraire, elle faitplace aux délires littéraires les plus éhontés. C’estque le projet de Bachelard consiste en l’occurrence à défendre l’espritscientifique contre les attaques de l’époque. Afin de se prémunir contre le risque de devenir un jour savant, tout jeune chercheur devrait, à titre d'antidote, avoir lu ce classique de Gaston Bachelard. Dans les deux cas, un facteur reste néanmoins commun : les meilleurs prix du web spécial , c'est sur notre site d'achat en ligne que vous les trouvez ! En celail se positionne contre un reproche courant qu’on fait à la science : ellene traiterait pas du réel, mais d’une représentation diminuée du réel. Il montre quelles théories naïves cettetendance a engendrées ; elle est par exemple à l’origine des débats interminablesdes penseurs du XVIIIe siècle autour de l’eau, les uns défendantl’idée que c’est une substance douce, les autres une substance dure. Ceux-ci sont parfois des convictions premières de la pensée scientifique, dont il faut pourtant s'affranchir : "l'esprit scientifique doit se former en se réformant". Ce n’est que par cette voie, affirme-t-il après avoir montré quece qui est utile pour la vie est strictement distinct de ce qui est utile pourl’esprit, qu’on pourra rompre la « solidarité de l’esprit avec les intérêtsvitaux ». Fnac : Contribution à une psychanalyse de la connaissance, La formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, Vrin". Il note que les pré-scientifiquesgénéralement, dès lors qu’ils cherchent à décrire les différentes substances,donnent leurs qualités comme essentielles, alors que, comme le préciseBachelard, toute qualité est relation. Bachelardprécise avec malice qu’ainsi les scientifiques sont davantage profitables à lascience quand ils sont jeunes. Il auraitsuffi, pour clore le débat, de synthétiser un peu : l’eau a un effet douxou un effet dur selon ce qu’on met en contact avec elle. Bachelard raille quelque peu cesconsidérations qui, à défaut d’expliquer un phénomène complexe, accepte lesraisons les plus naïves ou magiques, tant qu’elles s’accordent avec la vision généraled’une nature unifiée. En effet, il relève,notamment dans les textes d’alchimistes, des rêveries systématiques autour del’essence des pierres précieuses ou de l’or. À cause de ce présupposé, on considère par exemple commeimpossibles les divergences entre l’infiniment grand et l’infiniment petit,tout n’étant que la manifestation de l’unité naturelle. En ce sens, il précise d’emblée que la penséescientifique s’est déployée en trois temps – l’état pré-scientifique (del’antiquité classique au XVIIIe siècle), l’état scientifique (duXVIIIe siècle au début du XXe siècle) et le nouvel espritscientifique à partir de 1905 – et que chaque passage d’un état à un autre afait aller la pensée vers davantage d’abstraction. Bachelard entreprend de montrer que lapuissance de la pensée scientifique vient de ce qu’elle est abstraite. Cette fascination toutefoisn’entraîne pas chez le penseur un regain de rigueur. Bachelard compte aussi parmi les obstaclesl’obstacle pédagogique. En d’autres termes, on peut rarementformuler un énoncé qui soit à la fois universel et objectif car les deux termess’excluent. S'il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l'opinion, c'est pour d'autres raisons que celles qui fondent l'opinion ; de sorte que l'opinion en droit, toujours tort. L’œuvre de Gaston Bachelard comporte deux volets : l’un est consacré à la poésie et l’autre à la science. Il décrit en ce sens d’anciens systèmes de mesuretotalement erronés, qui n’objectivaient qu’illusoirement par le quantitatif. Troisième obstacle, les « têtes bienfaites », c’est-à-dire les scientifiques qui ont une réelle connaissance,une solide formation dans le domaine mais qui n’ont pas le tempéramentscientifique, ne sont pas aptes à mettre la science en branle pour la faire avancer :cela est trop coûteux pour leurs confortables préjugés d’écoliers. Mais absorbé par ces petitsfaits, on oublie de passer à l’étape nécessaire de la rationalisation.Bachelard décrit l’alchimie comme un aboutissement logique de la sciencepré-scientifique : il s’agit d’un vaste délire imagé autour de la matière.Pour lui, la science ne peut se constituer que contre la nature. Selon ce postulat, la vie ne se limite donc pas àl’être, elle a une existence supérieure et directrice. Au lieu destimuler les esprits, il les contraint pour continuer à être validé. Dans ce cadre, on nepeut pas penser scientifiquement, c’est-à-dire pour Bachelard on ne peut paspenser du tout. Toute éducation scientifique, affirme Bachelard, doitcommencer par une purgation de l’esprit. Résumé de l'exposé. Il montre quelles théories naïves cettetendance a engendrées ; elle est par exemple à l’origine des débats interminablesdes penseurs du XVIII, Bachelard critique dans ce chapitre l’illusionanimiste. Gaston Bachelard [1884-1962] (1934) LE NOUVEL ESPRIT SCIENTIFIQUE ... Si nous savions, à propos de la psychologie de l'esprit scientifique, nous placer juste à la frontière de la connaissance scienti-fique, nous verrions que c'est à une véritable synthèse des contradic-tions métaphysiques qu'est occupée la science contemporaine. Il s'agit de ces points ci que Bachelard dans La formation de l'esprit scientifique déplore, car selon lui on ne peut en aucun cas associer l'opinion à la science. C’est qu’enprocédant de la biologie à la physique on tombe nécessairement dans le piège dela métaphore. ), Bachelard ne semble pas rejeterle concept de libido en général. La formation de l'esprit scientifique, Bachelard La science dans son besoin d'achèvement comme dans son principe s'oppose absolument à l'opinion. Il constateque, dès lors qu’une recherche quelle qu’elle soit dure, on vient à « ensexualiser, d’une manière plus ou moins sourde, le principe et lespéripéties. Bachelard utilise cependant davantage les idées de C.G. En ce sens, il précise d’emblée que la penséescientifique s’est déployée en trois temps – l’état pré-scientifique (del’antiquité classique au XVIII, L’obstacle le plus commun, obstacleprimordial, est l’opinion, qui selon Bachelard ne relève pas de la pensée mais«, Bachelard s’en prend maintenant à la tendancesubstantialiste de la pré-science. Bachelard, La formation de l'esprit scientifique, 1938 « Quand on cherche les conditions psychologiques des progrès de la science, on arrive bientôt à cette conviction que c'est en termes d'obstacles qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique. Bachelard compte aussi parmi les obstaclesl’obstacle pédagogique. L’animisme a pourconséquence directe, comme le montre Bachelard, de renverser les moyensd’explication : les pré-scientifiques du XVIIIe siècle avaienttendance à expliquer les phénomènes physiques à partir des phénomènesbiologiques (par exemple on essayait de comprendre la nature de l’électricitéen la rapprochant de fonctions physiologiques vaguement similaires comme lepouls), alors qu’il semble évident, dans une logique scientifique moderne, queseule l’opération inverse est fructueuse. L’animisme a pourconséquence directe, comme le montre Bachelard, de renverser les moyensd’explication : les pré-scientifiques du XVIII, Inscrivez-vous pour trouver des essaia sur Résumé >, Politique de confidentialité - Californie (USA). L’universel met les détails à part, l’objectif les recherche avecobstination. BACHELARD, La formation de l’esprit scientifique (J’ai eu 15 : D) Platon nous donne cette définition de l’opinion: « quelque chose d’intermédiaire entre l’ignorance et le savoir ». Philosophie générale (L1PH001U) Titre du livre La formation de l'esprit scientifique; Auteur. Bachelard s’attarde ici sur une métaphoreutilisée fréquemment dans la description des phénomènes à l’èrepré-scientifique, celle de l’éponge. Si l’on veutconstituer une science, on ne peut pas travailler sur l’opinion, la rectifierpour la rendre plus riche, on ne peut que la détruire absolument. Le second obstacle se situe dans les idéesscientifiques authentiques vieillissantes. Gaston Bachelard, La Formation de l'esprit scientifique, Paris, 5 e édition, Librairie philosophique J. Vrin, 1967. Bachelard complète le portrait de l’hommeréaliste en détaillant pour lui, en lien avec la tendance animiste,l’importance du processus de la digestion, assimilation de la vie par lesêtres. Une métaphore d’ailleurs sefile d’un ouvrage à l’autre : la digestion serait une cuisson, et par làle corps humain serait tout entier un four. La formation de l'esprit scientifique est un ouvrage de Gaston Bachelard. Ilremet aussi en question la géométrie cartésienne, qu’il qualifie de« géométrie sans mathématique ». La formation de l'esprit scientifique La bibliothèque d'ActuaLitté. Bachelard critique dans ce chapitre l’illusionanimiste. Bachelard considère qu’il faut observer leproblème de la connaissance scientifique en fonction des obstacles qu’ellerencontre, et plus particulièrement des obstacles proprement épistémologiques –c’est-à-dire des obstacles internes à la science (par opposition aux obstaclesexternes, comme les limites des sens et de l’intelligence humaine ou l’opacitédes phénomènes). la Philosophie du non Bachelard théorise ici les vertus du surrationalisme, ou rationalisme complexe, qui dépasse l'opposition de l'empirisme et du rationalisme, à partir de l'exemple du concept de masse À chaque état historiquecorrespond en effet une disposition d’esprit et un goût précis : pour lepremier, l’état concret, où l’esprit est dirigé par une curiosité ingénue pourla nature ; pour le second, l’état concret-abstrait, où l’esprit sansmettre à part les données empiriques passe à des conceptionsgéométriques ; pour le troisième, l’état strictement abstrait, « oùl’esprit entreprend des informations volontairement soustraites à l’intuitionde l’espace réel, volontairement détachées de l’expérience immédiate et même enpolémique ouverte avec la réalité première, toujours impure, toujoursinforme ». . Pour lui, si ces chercheursaccordent une importance suprême à ces substances, c’est simplement qu’ils onttransféré leur intérêt matériel dans leur intérêt physique – qu’ils ontautrement dit essentialisé la valeur monétaire de ces substances. L’obstacle le plus commun, obstacleprimordial, est l’opinion, qui selon Bachelard ne relève pas de la pensée mais« traduit des besoins en connaissances ». La formation de l'esprit scientifique fut publié en 1938. Cette tendance postule que la vie est le principe organisateur detoutes choses, et qu’elle se propagerait « non seulement de générations engénérations, le long de l’axe du temps, mais aussi dans l’espace, comme unepuissance physique ». Il montre quelles théories naïves cettetendance a engendrées ; elle est par exemple à l’origine des débats interminablesdes penseurs du XVIIIe siècle autour de l’eau, les uns défendantl’idée que c’est une substance douce, les autres une substance dure. Bachelard entreprend de montrer que lapuissance de la pensée scientifique vient de ce qu’elle est abstraite. Bachelard, La formation de l'esprit scientifique On a dit souvent qu'une hypothèse scientifique qui ne peut se heurter à aucune contradiction n'est pas loin d'être une hypothèse inutile. Bachelard s’en prend maintenant à la tendancesubstantialiste de la pré-science. 2014/2015 Il décrit en ce sens d’anciens systèmes de mesuretotalement erronés, qui n’objectivaient qu’illusoirement par le quantitatif. En bref, Bachelard rappelle que cen’est pas parce qu’on fait un effort d’abstraction qu’on entre forcément dansle domaine scientifique. Dans le dernier temps du chapitre, il affirmeque certaines erreurs ou errances sont justement inspirées aux scientifiquespar la libido – il regrette par exemple que certaines recherches ne soienteffectuées que par peur ou par orgueil, notamment celles qui visent ladomination des choses et des animaux. Cette idée est problématique parce qu’elle n’est pas déduite à partirdes résultats de recherches rigoureuses, au contraire elle est admise d’avanceet de fait structure, lisse, en un mot limite toutes les recherchespotentielles. Exp�dition sous 24h. Directeur de lInstitut dhistoire des sciences et membre de lInstitut, figure emblématique majeure de lépistémologie française, il sest affirmé par un pan entier de son œuvre « poétique » comme un grand « rêveur de mots ». Le savant moderne sacrifiel’universalité au profit de l’objectivité, qui « se détermine dans laprécision et dans la cohérence des attributs, non pas dans la collection desobjets plus ou moins analogues ». Ilremet aussi en question la géométrie cartésienne, qu’il qualifie de« géométrie sans mathématique ». L’animisme a pourconséquence directe, comme le montre Bachelard, de renverser les moyensd’explication : les pré-scientifiques du XVIII, Inscrivez-vous pour trouver des essaia sur Résumé >, Politique de confidentialité - Californie (USA). Le savant moderne sacrifiel’universalité au profit de l’objectivité, qui « se détermine dans laprécision et dans la cohérence des attributs, non pas dans la collection desobjets plus ou moins analogues ». Le second obstacle se situe dans les idéesscientifiques authentiques vieillissantes. Avant, celle-ci restait embourbée, en butte contre maints obstacles épistémologiques qui l’empêchaient d’avancer et lui faisaient prendre pour de la … Livraison Gratuite*.Vente de La formation de l'esprit scientifique pas cher. Jung, de Marie Bonaparte, de Françoise Dolto et de Charles Baudouin que de Freud lui-même. Contribution à une psychanalyse de la connaissance, La formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, Vrin. Université. Il constateque, dès lors qu’une recherche quelle qu’elle soit dure, on vient à « ensexualiser, d’une manière plus ou moins sourde, le principe et lespéripéties. L'originalité de l'ouvrage \"La formation de l'esprit scientifique\" provient du fait qu'il insiste sur les conditions psychologiques propices à la formation de l'esprit scientifique mais aussi du fait qu'il présente les conditions propices à son dépérissement. Si Bachelard prend le temps de préciser ainsi les dispositionset les intérêts des chercheurs, c’est qu’il veut aussi préciser les mécanismespsychologiques à l’œuvre dans l’esprit scientifique. L’opinion est en effet une idée partielle et partiale autrement dit incomplète et subjective. La Formation de l'esprit scientifique (sous-titré Contribution à une psychanalyse de la connaissance objective) est un essai d'épistémologie de Gaston Bachelard publié aux éditions Vrin en 1938. » S’il nie l’application du concept de libido sur celui denature (n’est-ce pas d’ailleurs car il nie d’emblée le concept de nature telque circonscrit par les pré-scientifiques ? Ainsi Bachelard organise son texte en deux parties séparées comme on peut l'observer par les crochets qui contiennent les points de suspension. Cette fascination toutefoisn’entraîne pas chez le penseur un regain de rigueur. En ce sens, il précise d’emblée que la penséescientifique s’est déployée en trois temps – l’état pré-scientifique (del’antiquité classique au XVIII, L’obstacle le plus commun, obstacleprimordial, est l’opinion, qui selon Bachelard ne relève pas de la pensée mais«, Bachelard s’en prend maintenant à la tendancesubstantialiste de la pré-science. De quoi nourrir vos convictions personnelles avec la référence La Formation De L Esprit Scientifique Bachelard si la seconde main fait partie intégrante de vos habitudes d'achat. En effet, il relève,notamment dans les textes d’alchimistes, des rêveries systématiques autour del’essence des pierres précieuses ou de l’or. Bachelard s’attarde ici sur une métaphoreutilisée fréquemment dans la description des phénomènes à l’èrepré-scientifique, celle de l’éponge. L’objectif de la recherche transnationale est de comprendre3». De là, Bachelard conclut que la pré-science n’a su composer quedes concepts clos, qui n’engendraient aucune autre découverte qu’eux-mêmes,tandis que la science moderne est capable de mettre en place des concepts« proliférants ». L’animisme a pourconséquence directe, comme le montre Bachelard, de renverser les moyensd’explication : les pré-scientifiques du XVIIIe siècle avaienttendance à expliquer les phénomènes physiques à partir des phénomènesbiologiques (par exemple on essayait de comprendre la nature de l’électricitéen la rapprochant de fonctions physiologiques vaguement similaires comme lepouls), alors qu’il semble évident, dans une logique scientifique moderne, queseule l’opération inverse est fructueuse. Il s'agit de combattre les obstacles épistémologiques qui entravent l'esprit rationnel. Année académique. Il invite au bout du compte lesprofesseurs à prendre en compte cette influence dans le temps de l’éducation. Mais absorbé par ces petitsfaits, on oublie de passer à l’étape nécessaire de la rationalisation.Bachelard décrit l’alchimie comme un aboutissement logique de la sciencepré-scientifique : il s’agit d’un vaste délire imagé autour de la matière.Pour lui, la science ne peut se constituer que contre la nature. Dans le dernier temps du chapitre, il affirmeque certaines erreurs ou errances sont justement inspirées aux scientifiquespar la libido – il regrette par exemple que certaines recherches ne soienteffectuées que par peur ou par orgueil, notamment celles qui visent ladomination des choses et des animaux. La preuve suprême quel’attitude substantialiste bloquait l’esprit scientifique est qu’elle suscitaitun grand nombre de métaphores et accolait un grand nombre de qualificatifs àchaque substance – le travail du scientifique, selon Bachelard, est justementd’annihiler les métaphores et de ne garder que le qualificatif le plus juste. C’est qu’enprocédant de la biologie à la physique on tombe nécessairement dans le piège dela métaphore. Bachelard veut prouver non seulement que c'est justement en s'éloignant du concret que la science trouve son efficacité (Bachelard qualifie les données empiriques d'obstacles pour le travail scientifique), mais aussi que la finalité de la science est peut-être tout le temps et depuis toujours l'abstraction. Bachelard considère qu’il faut observer leproblème de la connaissance scientifique en fonction des obstacles qu’ellerencontre, et plus particulièrement des obstacles proprement épistémologiques –c’est-à-dire des obstacles internes à la science (par opposition aux obstaclesexternes, comme les limites des sens et de l’intelligence humaine ou l’opacitédes phénomènes). Bachelard n’a jusqu’alors traité que de laconnaissance qualitative, qu’il décrète globalement fausse ; il ajoutedans ce chapitre que la connaissance quantitative n’est pas, contrairement à cequ’on pourrait croire au sortir de sa critique de la connaissance qualitative,systématiquement valable. Bachelard établit d'abord les conditions de la connaissance scientifique. Gaston Bachelard (1884-1962) fut professeur de philosophie à la Sorbonne après avoir enseigné avec passion la physique et la chimie au lycée. Bachelard veut prouver non seulementque c’est justement en s’éloignant du concret que la science trouve sonefficacité (Bachelard qualifie les données empiriques d’obstacles pour letravail scientifique), mais aussi que la finalité de la science est peut-êtretout le temps et depuis toujours l’abstraction. Ainsi que le laisse entendreBachelard, une découverte physique peut modifier profondément le savoirbiologique – l’inverse est sinon impossible du moins rarissime. Bachelard veut prouver non seulementque c’est justement en s’éloignant du concret que la science trouve sonefficacité (Bachelard qualifie les données empiriques d’obstacles pour letravail scientifique), mais aussi que la finalité de la science est peut-êtretout le temps et depuis toujours l’abstraction. Il prouve que la science pré-scientifique asouffert de viser sans cesse l’universel. Ses deux ouvrages de 1938, La Psychanalyse du feu et La Formation de l'esprit scientifique, introduisent la psychanalyse dans sa pensée. Dans ce cas, il y a vraiment unsavoir, mais ce savoir ne se veut plus créateur, il est normatif. Bachelard propose de faire, aucours de son ouvrage, un inventaire plus précis des nombreux obstacles que peutrencontrer l’esprit scientifique. Bachelard montre enfin qu’il est nécessaire,pour faire progresser la science, que la connaissance objective soitpsychanalysée. L’obstacle le plus commun, obstacleprimordial, est l’opinion, qui selon Bachelard ne relève pas de la pensée mais« traduit des besoins en connaissances ». Il auraitsuffi, pour clore le débat, de synthétiser un peu : l’eau a un effet douxou un effet dur selon ce qu’on met en contact avec elle. Cette métaphore, utilisée aussi par desgrands esprits tels que Descartes, succombe à la fois à l’attrait du particulier,en substituant une image éloquente au phénomène, et à l’attrait du général, enproposant une image creuse qui semble pouvoir s’appliquer à n’importe quelphénomène. Selon ce postulat, la vie ne se limite donc pas àl’être, elle a une existence supérieure et directrice. Il note que les pré-scientifiquesgénéralement, dès lors qu’ils cherchent à décrire les différentes substances,donnent leurs qualités comme essentielles, alors que, comme le préciseBachelard, toute qualité est relation. Cette idée est problématique parce qu’elle n’est pas déduite à partirdes résultats de recherches rigoureuses, au contraire elle est admise d’avanceet de fait structure, lisse, en un mot limite toutes les recherchespotentielles. Troisième obstacle, les « têtes bienfaites », c’est-à-dire les scientifiques qui ont une réelle connaissance,une solide formation dans le domaine mais qui n’ont pas le tempéramentscientifique, ne sont pas aptes à mettre la science en branle pour la faire avancer :cela est trop coûteux pour leurs confortables préjugés d’écoliers. En bref, Bachelard rappelle que cen’est pas parce qu’on fait un effort d’abstraction qu’on entre forcément dansle domaine scientifique. Livraison chez vous ou en magasin et - 5% … 2.2 La formation de l'esprit scientifique implique le renoncement Bachelard évoque ainsi la nécessité de débarrasser continuellement l’esprit scientifique de ses dernières scories métaphysiques, se proposant par la même un véritable projet de psychanalyse de la connaissance. La formation de l’esprit scientifique | Gaston Bachelard | download | Z-Library. La formation de l'esprit scientifique ... Résumé "C'est surtout en approfondissant la notion d'obstacle épistémologique qu'on donnera sa pleine valeur spirituelle à l'histoire de la pensée scientifique. Ainsi que le laisse entendreBachelard, une découverte physique peut modifier profondément le savoirbiologique – l’inverse est sinon impossible du moins rarissime. Matière. La preuve suprême quel’attitude substantialiste bloquait l’esprit scientifique est qu’elle suscitaitun grand nombre de métaphores et accolait un grand nombre de qualificatifs àchaque substance – le travail du scientifique, selon Bachelard, est justementd’annihiler les métaphores et de ne garder que le qualificatif le plus juste. Il invite au bout du compte lesprofesseurs à prendre en compte cette influence dans le temps de l’éducation. En d’autres termes, Bachelard repousse lalibido comme principe universel mais il maintient la libido comme structureinfluente chez le scientifique (ce dernier étant un humain, on ne voit pas, eneffet, pourquoi il échapperait à ce mouvement). Bachelard rejette un présupposé constitutif del’esprit pré-scientifique – l’idée selon laquelle la nature serait une etparfaite. En d’autres termes, Bachelard repousse lalibido comme principe universel mais il maintient la libido comme structureinfluente chez le scientifique (ce dernier étant un humain, on ne voit pas, eneffet, pourquoi il échapperait à ce mouvement). Il constate ainsi dans les écrits pré-scientifiques une fascinationdémesurée pour l’estomac et les excréments. » S’il nie l’application du concept de libido sur celui denature (n’est-ce pas d’ailleurs car il nie d’emblée le concept de nature telque circonscrit par les pré-scientifiques ? Au lieu destimuler les esprits, il les contraint pour continuer à être validé. Ici entre en jeu la vive tentationdu particulier, du piquant et de l’anecdotique. Profondément marqué par son enfance campagnarde à Bar-sur-Aube, Bachelard est très attaché à la notion de terre, de terroir, d’eau, de feu, et aux éléments de manière générale. À chaque état historiquecorrespond en effet une disposition d’esprit et un goût précis : pour lepremier, l’état concret, où l’esprit est dirigé par une curiosité ingénue pourla nature ; pour le second, l’état concret-abstrait, où l’esprit sansmettre à part les données empiriques passe à des conceptionsgéométriques ; pour le troisième, l’état strictement abstrait, « oùl’esprit entreprend des informations volontairement soustraites à l’intuitionde l’espace réel, volontairement détachées de l’expérience immédiate et même enpolémique ouverte avec la réalité première, toujours impure, toujoursinforme ». Bachelard n’a jusqu’alors traité que de laconnaissance qualitative, qu’il décrète globalement fausse ; il ajoutedans ce chapitre que la connaissance quantitative n’est pas, contrairement à cequ’on pourrait croire au sortir de sa critique de la connaissance qualitative,systématiquement valable. Après la tentation du particulier, Bachelarddénonce la tentation du général. Si Bachelard prend le temps de préciser ainsi les dispositionset les intérêts des chercheurs, c’est qu’il veut aussi préciser les mécanismespsychologiques à l’œuvre dans l’esprit scientifique. C’estque le projet de Bachelard consiste en l’occurrence à défendre l’espritscientifique contre les attaques de l’époque. En d’autres termes, on peut rarementformuler un énoncé qui soit à la fois universel et objectif car les deux termess’excluent. Bachelard montre enfin qu’il est nécessaire,pour faire progresser la science, que la connaissance objective soitpsychanalysée. Toute éducation scientifique, affirme Bachelard, doitcommencer par une purgation de l’esprit. Au contraire, elle faitplace aux délires littéraires les plus éhontés. Bachelard y propose une analyse de la transition entre l'esprit « préscientifique » et l'esprit « scientifique » au tournant des XVIII et XIX siècles. À cause de ce présupposé, on considère par exemple commeimpossibles les divergences entre l’infiniment grand et l’infiniment petit,tout n’étant que la manifestation de l’unité naturelle. Bachelard complète le portrait de l’hommeréaliste en détaillant pour lui, en lien avec la tendance animiste,l’importance du processus de la digestion, assimilation de la vie par lesêtres. Après la tentation du particulier, Bachelarddénonce la tentation du général. Bachelardprécise avec malice qu’ainsi les scientifiques sont davantage profitables à lascience quand ils sont jeunes. ), Bachelard ne semble pas rejeterle concept de libido en général. Acheter le livre La formation de l'esprit scientifique d'occasion par Gaston Bachelard. Ici entre en jeu la vive tentationdu particulier, du piquant et de l’anecdotique. Find books Il faut y faire une place au savoirscientifique au détriment du savoir empirique. Ce qui caractérise l'opinion pour Bachelard est ce qu'elle fait, et non ce qu'elle est. Gaston Bachelard montre ainsi dans La formation de l’esprit scientifique que c’est la construction de la fonction de l’expérience – qui ne se résume pas à l’observation empirique – qui a permis le passage de l’esprit « préscientifique » à l’esprit scientifique.